Tout savoir sur la laine recyclée
Chez Ubac, on utilise en priorité des matières premières naturelles à faible impact. On vous a déjà parlé du chanvre, passons maintenant à ce qui compose nos produits phares depuis le début de notre marque : la laine recyclée !
La grande histoire de la laine
Pour commencer, un peu d’histoire. Attention, on va particulièrement s'intéresser à la laine de mouton dans cette partie. Il existe d’autres animaux qui peuvent produire de la laine, comme la chèvre cachemire, le lapin angora, le yak ou les camélidés, mais retracer l’histoire de chacune de ces fibres demanderait beaucoup de temps et rendrait cet article assez indigeste. Alors, revenons à nos moutons ;).
La laine commence à être exploitée vers -10 000 en Asie Mineure (le point de départ du chanvre aussi) pour s’habiller et fabriquer des abris. À cette époque en Europe, les moutons sont plus poilus que laineux et on ne tisse donc pas leur laine, même si on porte leur peaux. On pense que c’est à partir du quatrième millénaire avant notre ère que les moutons laineux sont introduits dans le bassin méditerranéen.
Durant l’antiquité, les romains sont friands de laine, notamment de celle tissée par les britanniques qui possèdent déjà un grand savoir-faire, à l’instar des égyptiens (Eh oui, de la laine dans un pays chaud ! Puisqu’on vous dit que c’est une matière thermorégulante).
Au moyen-âge, toute l’Europe tisse et utilise la laine, et de grandes fortunes se bâtissent autour de cette fibre, comme celle des célèbres Médicis qui font partie de l’Arte Della Lana, corporation de lainiers italiens. Christophe Colomb et Hernan Cortez emmène même des moutons jusqu’en Amérique, ce qui leur permet de se mettre à utiliser leur laine eux aussi. L’Espagne interdit ensuite l’exportation de moutons et la punit de peine de mort pour garder la mainmise sur ce commerce et s’assurer une source de revenus.
En 1801, en France est inventé le tissage Jacquard qui permet un rendement douze fois plus important que le tissage à la main. Malgré les progrès techniques, l’industrie lainière est en forte concurrence avec le coton, tout comme a pu l’être le chanvre. Aujourd'hui, en France, elle est en forte concurrence avec la laine du mérinos néo zélandais et sa filière est peu développée.
Le problème de la laine neuve
La Chine et l'Australie sont les deux plus gros producteurs mondiaux de laine. Cette laine a un gros impact sur l'environnement avec plusieurs facteurs liés d'abord à l'élevage des moutons :
• L'émission de gaz à effet de serre proche de ceux des bovins
• La pollution des eaux et des nappes phréatiques ensuite, à cause des excréments et des produits chimiques (traitements anti-parasitaires ...)
• La destruction de la végétation et de la terre enfin, avec pour conséquence une érosion des sols.
Sans parler des conditions d'élevage et de tonte parfois désastreuses pour le bien être animal et des étapes de transformation de la laine en fibre qui impliquent de l'eau, de l'énergie et des colorants chimiques.
Pour finir, cette laine vient de l'autre bout de la planète. Le transport d'une laine chinoise ou néozélandaise vers l'Europe vient alourdir un bilan déjà très conséquent pour l'environnement.
Pour nos baskets, nous privilégions une laine recyclée, filée et tissée dans le Tarn (81) qui est issue de pulls de borne relais vêtements françaises et européennes. Pour nos pulls, on utilise de la laine mérinos recyclée en Italie.
En effet, la laine recyclée reste plus écologique à ce jour puisqu'elle est 98% moins impactante pour l'environnement qu'une fibre neuve selon une étude réalisée par la Filature Du Parc. En récupérant une matière déjà produite, il n'y a pas d'impact lié à l'élevage et, nous allons le voir, son procédé de transformation est bien plus propre.
Comment transforme-t-on la laine neuve et la laine recyclée ?
Pour transformer la laine neuve en un textile, il existe différentes techniques et étapes à suivre. Par exemple, avant l’invention du peigne et des cisailles, qui eut probablement lieu durant l’âge de fer, les hommes arrachaient la laine à la main. Cette étape est maintenant remplacée par la tonte des animaux.
Après avoir enlevé la laine de son propriétaire initial, on peut trier les types de laine en fonction de leur qualité et de présence ou non d’impuretés. Ces impuretés doivent ensuite être enlevées. Pour se faire, on trempe la laine pour la dégraisser, puis on la lave.
Une fois rincée puis séchée, la laine passe à l’étape du cardage. Cette opération se fait avec un cadre, comme son nom l’indique, muni de piques, comme son nom l’indique moins. On passe la laine dessus pour pouvoir la démêler et enlever les ultimes impuretés. Après une dernière étape nommée défeutrage pour bien homogénéiser la fibre, elle est prête à être filée.
On peut aussi mentionner l’étape du foulage, qui consiste à “fouler” (originellement avec les pieds) la laine dans un bac (avec de l’eau et de l’argile généralement) pour la dégraisser encore plus et la rendre plus qualitative.
Transformer la laine en fil se fait grâce à des étirages successifs sur des métiers à filer. Ensuite, on peut la teinter, la tisser ou la tricoter selon la qualité et les caractéristiques textiles que l’on veut obtenir.
Concernant la laine recyclée, aucune ressources n’est prises de nouveau dans la nature car elle provient de pulls en laine issus de borne relais vêtements Française et européenne.
Ses étapes de transformation économisent de l'eau, de l'énergie et des colorants chimiques en comparaison des étapes d'une fibre neuve détaillées plus haut.
Dans notre filature tarnaise (81), voilà comment on régénère la laine qui servira à confectionner nos baskets :
• Réception de pulls en laine issus de borne relais vêtements (comme vous pouvez en voir un peu partout dans nos rues). Ces derniers sont triés par couleurs, ainsi, nul besoin de reteindre la laine !
• Défibrage de ces vêtements qui vont être revalorisés par un procédé unique et breveté. C’est le résultat de 10 ans de recherche en partenariat avec des ingénieurs Français et Italiens.
• Jean-Michel, le coloriste et la star de la filature va pouvoir mélanger plusieurs couleurs de ces pulls défibrés (qui ressemblent maintenant à de la laine neuve) pour en obtenir de nouvelles.
• Les fibres régénérées intègrent le processus classique d’une filature (cardage + filature).
Ensuite, ce fil part à Castres toujours dans le Tarn (81), chez Pierre qui va tisser avec amour pour obtenir la matière finale que vous trouvez sur nos baskets, une matière douce, souple mais assez dense pour être suffisamment solide et imperméable. En plus la laine recyclée possède les mêmes propriétés que la laine vierge, mais elle est beaucoup plus écologique. Et pour cause...
Quels sont les avantages écologiques de la laine recyclée ?
La laine recyclée et la laine neuve possèdent les mêmes caractéristiques. Les deux sont thermorégulantes et antibactériennes. La laine, recyclée ou non, tient chaud en hiver et nous laisse au frais en été. Elle nous permet aussi, grâce à ses propriétés anti-bactériennes, de limiter les odeurs (des pieds, dans le cadre d’une chaussure).
Par contre, la laine recyclée est beaucoup plus écologique et aussi résistante.
- Pas de souffrance animale et de pollution liées à l'élevage bien souvent lointain (Chine ou Nouvelle Zélande). on évite donc à d’autres moutons d’être tondus (et quand on pense au mulesing sur les moutons mérinos, une pratique qui consiste à leur arracher la peau au niveau de la queue pour limiter les infections, on préfère réutiliser ce qui existe déjà).
- De manière générale, les matériaux recyclés permettent d'économiser toutes les ressources nécessaires à la fabrication d'une nouvelle matière, tout en évitant de générer des déchets à partir des tissus déjà produits.
- Le processus de régénération de la laine recyclée est aussi particulièrement écologique dans le cas de la laine avec de grosses économies d'eau et d'énergie par son procédé mécanique. Aussi la laine de nos baskets n’est pas teintée une deuxième fois. En tout, la laine recyclée est 98% moins impactante que la laine neuve.
Thermorégulateur, isolant, anti bactérien, naturel, zéro déchet, zéro-gaspillage… La laine recyclée à tout pour plaire !
Chez Ubac, on s’intéresse aux matières naturelles. Elles sont utilisées par l’Homme depuis des milliers d’années, et elles véhiculent un savoir-faire ancestral qui nous permet de produire des chaussures exceptionnelles. Utiliser la laine recyclée nous est apparu comme une évidence, puisqu’on peut en trouver en France, en participant à un circuit court et respectueux de la planète. Vive le recyclage !
Sources :
Le Béret Français, Stefane Girard, Stefane Girard, Wikipédia, Wikipédia, Princesse Foulard.