Tout savoir sur l’impact carbone de nos produits
Vous l’avez peut-être remarqué, depuis quelque temps, nous affichons l’empreinte carbone de nos produits. On a pu le calculer avec l’aide de l’organisme Carbonfact, à qui nous avons donné toutes nos informations. Comment ont-ils fait ?
La méthode Carbonfact
La méthodologie de Carbonfact est basée sur la norme ISO 14040 et les standards PEF (Product Environmental Footprint). Le PEF est un cadre commun à toute l’Union Européenne, créé par diverses associations (dont l’ADEME et Refashion) et marques (Decathlon, H&M…), dont le but est de définir ce qu’il faut mesurer pour connaître l’empreinte carbone d’un produit.
L’unité de mesure employée est l’équivalent CO2 (appelé kgCO2e) : ce nombre décrit la quantité de dioxyde de carbone qui aurait le même potentiel de réchauffement climatique (ou GWP, Global Warming Potential) que le produit sur 100 ans. Une fois que tout cela est calculé, le produit dont on souhaite connaître l’empreinte est comparé à un produit représentatif défini par le PEF, qui travaille d’ailleurs toujours sur le sujet. Mais quels sont les critères qui sont pris en compte dans le calcul du kgCO2e ?
La production des matériaux
Carbonfact s’intéresse à la quantité d’équivalent carbone émise pour fabriquer un kilo de matériau. Fabriquer un tissu est un procédé long, et c’est généralement ce qui est le plus polluant dans un produit. Le premier point est de connaître le nombre de machines utilisées pour sa réalisation, de sa culture à sa transformation en tissu (suivant la nature du tissu : synthétique, végétal ou animal, ce nombre varie). Selon l’énergie utilisée, elles émettent plus ou moins de CO2 : une machine à tricoter sera plus impactante si elle fonctionne au charbon qu’à l’éléctricité. Carbon fact vérifie aussi le pourcentage de perte de matière pendant la production.
Pour être parfaitement précis, le mieux serait de pouvoir accéder aux données énergétiques des entreprises fabricantes elles-mêmes, mais celles-ci sont bien souvent inaccessibles. Dans ce cas, Carbonfact se réfère à différentes bases de données industrielles spécialisées, ainsi qu’à des textes scientifiques. Si différentes bases de données donnent des chiffres très différents, Carbonfact construit alors une échelle d’incertitude. On calcule alors la différence entre la mesure la plus basse et la plus haute, multipliée par le volume du produit, pour établir l’échelle d’incertitude et essayer de trouver plus d’informations afin de rendre le calcul le plus proche de la réalité.
Production de la fibre
Ici, on différencie 4 catégories : les fibres synthétiques (majoritairement issues du pétrole, elles constituaient 64% du marché en 2021), les fibres animales (laine, plumes… Soit 2% du marché en 2021), les fibres végétales (28% du marché en 2021) et les fibres cellulosiques (souvent issue de la cellulose de bois, comme le lyocell ou la viscose, qui représentent 6% du marché).
Carbonfact se concentre ici sur le type et la quantité d’énergie utilisée pour produire ces fibres, mais aussi sur les produits chimiques impliqués dans leur fabrication. Si l’origine de la fibre est connue, on ajuste le calcul en prenant en compte la région d’origine de la fibre. Sinon, on utilise des chiffres mondiaux.
Fabrication du fil
L’impact d’une production de fil, même d’une même matière, peut varier en fonction de la taille de ce dernier, c’est donc l’une des informations clés à prendre en compte. Il faut aussi songer au processus de filage qui n’est pas le même selon la matière : certaines sont exemptes de cardage ou de peignage. Il faut aussi considérer le pourcentage de perte d’une production (Carbonfact utilise une valeur par défaut de 5% si l’information n’est pas connue).
Tissage du textile
L’équivalent CO2 du tissu varie selon son type. Le tissage nécessite à la machine de faire plus de mouvements, et dépense donc plus d'énergie que le tricot par exemple, c’est donc le premier point à mesurer. Rentrent aussi en compte les DéciTex du fil (le poids du fil pour 10 000 mètres) et, encore une fois, la localisation de l’atelier de tissage, qui détermine le type d’énergie utilisée.
Les apprêts et traitements
Ce sont tous les procédés pour améliorer les propriétés ou l'apparence d’un textile (nettoyage des fibres avant filage, coloration du tissu, traitement anti-bouloches ou waterproof…). Ces traitements nécessitent de l’eau, des produits chimiques, de la chaleur et de l'électricité. Encore une fois, il faut que Carbonfact connaisse les quantités de produits utilisés ainsi que la localisation et le type d’énergie utilisé par l’entreprise.
Manufacture
Dans cette partie, Carbonfact s’intéresse aux étapes de fabrication du produit (découpage, couture, assemblage…). Une nouvelle fois, l’élément le plus important ici est le type d’énergie utilisée pour ces différentes étapes. Il est donc crucial de connaître l’emplacement de l’atelier d’assemblage. Un autre point important : le pourcentage de perte du matériau brut lors de la transformation, qui permet de définir la quantité originelle de matière pour fabriquer un produit. Si les informations ne sont pas disponibles, c’est encore une fois des mesures par défaut issues de bases de données qui sont utilisées.
Distribution
On prend en compte les émissions du transport de l’usine jusqu’à un entrepôt, mais aussi jusqu’au magasin et au consommateur. Carbon Fact demande la localisation des usines et des entrepôts, mais aussi le mode de transport pour estimer la distance et les émissions.
Utilisation du produit
Lavage, séchage, repassage… Pour calculer ces données, on se demande combien de temps va être utilisé le produit, à quelle fréquence il va être lavé, combien de fois et comment il sera séché, et le temps passé à le repasser. Tout cela dépend de la région dans laquelle habite la personne qui consomme ainsi que la météo de la zone.
La fin de vie
Ce calcul repose sur deux données. En premier, la collecte et le transport jusqu’à une structure de traitement des déchets. Deuxièmement, les émissions liées au traitement du déchet. Ces chiffres sont issus des rapports PEFCR car il est très difficile de traquer un produit en fin de vie.
Chez Ubac, ça donne quoi ?
Nous avons donné toutes les informations dont on disposait, à commencer par le nom de nos usines et toutes les données qu’on avait. Mais, comme on vous expliquait dans notre article sur la transparence , il est difficile de tout connaître quand on emploie des matériaux recyclés.
Niveau résultats, nos baskets sont en moyenne à 6kg d’équivalent CO2, soit environ 60% moins impactantes que la moyenne du marché.
Les matériaux
Ils font environ 37% de l’empreinte carbone globale du produit, soit entre 1.6 et 3.1kg, la moyenne du marché du marché est de 10kg. Cela s’explique par l’utilisation de matières naturelles et/ou recyclées. Dans le détail, la semelle externe représente environ 69% de l’impact, la semelle interne est à 2%, la tige à 28% et les lacets à 1%.
L’assemblage et la manufacture
L’assemblage fait 46% de l’empreinte carbone globale, soit entre 2.5 et 3.2 kilos en équivalent CO2. C’est moins que la moyenne du marché, qui se situe à 5.3 kilos. On peut expliquer cette baisse car nos produits sont fabriqués au Portugal, dans des usines qui n’utilisent pas de charbon.
Le transport
Comme nos usines sont au Portugal et que nous ne livrons qu’en Europe, le transport est réduit par rapport à une marque qui fabrique en Asie, avec des entrepôts et des livraisons partout dans le monde. Chez Ubac, le transport fait environ 3% de l’empreinte globale d’un produit, soit entre 0.15 et 0.17 kgCO2e.
Le packaging
Nous envoyons nos produits directement dans leurs boites, qui sont composées de carton recyclé. Cela représente 0.42g d’équivalent CO2 sur l’empreinte globale.